Qui aurait pu croire qu’une gamine maigrichonne à la coupe garçonne bouleverserait à jamais le monde de la mode en devenant la première mannequin star de l’histoire ? Personne, ni la jeune Twiggy, ni les journalistes qui la décrivaient comme le contre-exemple parfait du canon de beauté de la femme : « Pas de seins, un lipstick blanc, des ongles rongés, des épaules osseuses, et une coupe de garçon » disait le New Yorker. Voyons ensemble comment cette jolie brindille à l’allure pop et au regard de poupée est devenue l’ambassadrice de la mode sixties.

Twiggy la brindille : les infos
Twiggy est née le 19/09/49 dans le quartier ouvrier de Londres, à Neasden. Son vrai nom est Lesley Hornby, son père était menuisier et sa mère ouvrière en imprimerie et caissière dans un supermarché. Elle s’est fait remarqué à 16 ans par Nigel Daves, en 1966, dans le salon de coiffure où elle travaillait. Elle était en effet à cette époque shampouineuse, et était à 2000 lieues d’ambitionner de révolutionner un jour le monde de la mode.
Mais pourquoi Twiggy ? Twiggy, ça veut dire brindille en anglais (oui tu sortiras enrichie d’un nouveau mot de vocabulaire anglais de cette lecture). Ce surnom, qu’on lui donnait dans son enfance, lui vient de sa morphologie : 41 kg tout mouillé du haut de ses 1m72 (pile la même taille que moi ! C’est un signe ! Sauf que, oups j’ai 20kg de plus). C’est Nigel Daves qui lui conseille de choisir ce pseudonyme.
Une carrière au top du top (model)
Twiggy se fait remarquer peu après ses débuts, par un journaliste mode du Daily Express qui la nomme comme le visage de 1966. Elle arrive à New-York en mars 1967 et enchaîne les succès : à 17 ans seulement elle fait la couverture de Vogue France de mai 1967, puis celle de Elle, Vogue US et j’en passe. Twiggy est complètement en marge des pin ups holywodiennes pulpeuses de l’époque comme Marylin Monroe. Elle ne porte pas de talon, elle a une coupe de garçon et une allure androgyne.

Elle porte très souvent les créations de Mary Quant, dont la fameuse minijupe, mais toujours avec ce style à la fois juvénile et unisexe. A cette époque, les marques anglaises, dont celle de Mary Quant se mettent en guerre contre les créations hors de prix de la haute couture élitiste et créent la “fashion girl”, souvent issue de la classe ouvrière. Les marques proposent alors en riposte une mode accessible et pop. Au travers de cette tendance unisexe, portée par le mouvement mod, les jeunes filles s’émancipent. Avec les Beatles, et l’arrivée de la soul, le journalisme devient de plus en plus attentif aux sous-cultures urbaines, incarnées par Twiggy. En tant que figure emblématique du Swinging London, elle devient le véritable modèle de toute la jeune génération bohème. Elle inspire les plus grands, comme le peintre Andy Warhol.
Et après le mannequinat, Twiggy ?
Après seulement quatre ans de mannequinat, en 1970, Twiggy interrompt sa carrière de modèle. Elle déclare, à juste titre « on ne peut pas être un porte-manteau toute sa vie » . En 1971, elle se lance donc dans le cinéma, et la musique en jouant dans l’adaptation cinématographique de la comédie musicale “The Boy Friend”. Sa performance lui vaudra deux Golden Globes. Cette même année, elle épouse l’acteur américain Michel Witney avec qui elle aura une fille, Carly, née 7 ans plus tard en 1978.

En 1973, elle pose pour et avec David Bowie sur la pochette de l’album Pin Ups. Dans son album Alladin Sane, Bowie mentionne Twiggy quand il dit “Twig the wonder kid” dans la chanson Drive-in Saturday. Pour la petite anecdote, ce cliché était à l’origine destiné à Vogue, mais devant la prévision du nombre d’album vendus de Bowie, le manager de Twiggy à opté pour ce dernier, faisant ainsi une infidélité à Vogue qui ne le pardonnera jamais, ignorant désormais son travail.
Twiggy sort en 1971 un album Twiggy and the Girlfriends ; elle ne rencontre pas de franc succès aux Etats-Unis ni en Angleterre, en revanche elle recueille un succès monumental au Japon.
En 1980, elle fait une apparition dans Blues Brothers de John Landis. En 1988 elle se remarie avec l’acteur Leigh Lawson et vit à Londres.
Dans les nineties, Twiggy anime son propre talk-show “Twiggy’s people” avant de rejoindre le jury de l’émission “America’s next top model”.
Twiggy continue de vivre sa passion pour la mode à la garçonne en posant et dessinant de façon régulière des collections de prêt-à-porter de la marque britannique Marks & Spencer. En 2015, elle devient égérie de L’Oréal. Elle a tout récemment été anoblie par le Prince Charles, en signe de récompense pour son extraordinaire carrière et sa renommée internationale. Twiggy s’est vu honorée de ce titre honorifique le 14 mars 2019 à Londres, à 69 ans : on peut désormais l’appeler Dame Twiggy Lawson. Rien que ça.

Twiggy une famous #filledelavraievie au naturel
Malgré certaines mauvaises langues qui la citent comme l’avant-gardiste de la maigreur dans le mannequinat, Twiggy a toujours défendu que sa silhouette menue était naturelle. Elle a su tenir le rythme effréné de sa vie de star grâce à une hygiène de vie irréprochable, bien loin des ravages qu’à pu faire la drogue sur les célébrités de l’époque. Elle a même déclaré en 2010 trouver les tops model actuels trop maigres. “J’étais vraiment très maigre dans les années 1960, mais c’était naturel… Je mangeais. J’ai toujours dit que je ressemblais à mon père, qui très fin aussi, donc je pense que c’est génétique.” La preuve ci-dessous, avec quelques grimaces en prime.