Le 8 mars, on célèbre chaque année la Journée internationale des droits des femmes. Même si la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes se fait tout au long de l’année, c’est l’occasion de faire un point et de parler de ce combat, de ces différences qui sont encore aujourd’hui fait, même dans un pays développé comme le notre, juste à cause d’un chromosome.
En France, les femmes gagnent toujours en moyenne 24% de moins que les hommes; pour cause, elles sont plus d’une sur quatre à devoir avoir recourt au temps partiel (8 fois plus de mères qui travaillent, comparées aux pères, sont à temps partiel), et du coup, leur expérience professionnelle est moindrement valorisée. Pire, à poste équivalent, elles touchent 9% de moins que les hommes. Les femmes consacrent également deux fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques, font quatre fois moins la une des médias et subissent 3,7 fois plus d’agressions sexuelles. Moi ça m’hérisse le poil quand je lis ces chiffres. Même si la situation actuelle est encore loin d’une égalité parfaite entra homme et femme, les droits des femmes ont tout de même connus de grandes avancées à travers les siècles. Je vous propose un petit horizon de l’histoire des droits des femmes en France.
Quelques dates marquantes : chronologie des droits des femmes en France
Voici un petit panel des lois adoptées qui nous montre que la condition de la femme par rapport à celle de l’homme était totalement absurde. Le droit à l’éducation, à disposer des ses biens, de voter, à l’avortement, autant d’étapes marquantes dans l’évolution des droits des femmes.
1791 : La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est publiée par Olympe de Gouges; l’article 1 déclare « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits ». YEAH ! Ah non, c’est loin d’être une victoire puisque dans les faits, la Révolution française ne modifiera pas la condition des femmes, la route vers la citoyenneté sera encore longue.
1850 : La création d’écoles de filles est obligatoire dans les communes de plus de 800 habitants (loi Falloux)
1861 : La première femme est autorisée à se présenter au baccalauréat, et elle s’appelle Julie DAUBIE
1907 : Les femmes mariées ont le droit de disposer librement de leur salaire. Ah ben merci !
1909 : Création du congé de maternité (huit semaines).
1938 : Les femmes ont le droit de s’inscrire à l’université sans l’autorisation de leur mari. Ah parce que c’était pas le cas ?!
1944 : Le droit de vote et d’éligibilité est accordé aux femmes, sans restriction, par ordonnance du 21 avril du Général DEGAULLE.
1945 : le 29 avril, les femmes votent pour la toute première fois lors des élections municipales. Petit pincement au coeur.
1946 : Le principe d’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines est inscrit dans le préambule de la Constitution. Ouais, “le principe”.
1947 : La première femme nommée Ministre est Germaine POINSO-CHAPUIS; elle sera Ministre de la Santé Publique et de la Population.
1966 : Les femmes ont le droit d’exercer une activité professionnelle et de gérer leurs biens propres sans le consentement de leur mari. Ah ben ça aussi, c’est trop d’honneur, merci !
1967 : La contraception est autorisée.
1972 : L’Ecole Polytechnique devient mixte, et devinez quoi, c’est une femme qui est majore de promo. Et vlan, dans les dents.
1972 : Le principe de l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes pour les travaux de valeur égale est reconnu. Le “principe”, encore une fois… 47 ans plus tard, c’est toujours pas ça.
1974 : Création du Secrétariat d’Etat à la Condition Féminine, dont Françoise Giroud est la première secrétaire.
1975 : La mixité devient obligatoire dans tous les établissements publics d’enseignement.
1975 : Loi Veil; elle autorise l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Merci Simone <3
1982 : L’IVG est remboursée par la Sécurité sociale


1983 : La loi Roudy établit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Ca aussi ce n’est encore qu’une belle théorie.
1991 : La première femme nommée Premier Ministre est Edith CRESSON.
2006 : La loi relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes est promulguée.
2007 : Promulgation de la loi n° 2007-128 tendant à promouvoir « l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ».
2010 : Le 9 juillet est votée la loi relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants : le dispositif de prévention est renforcé notamment par la création de l’ordonnance de protection des victimes et du délit de harcèlement moral au sein du couple.
2012 : Le 6 août 2012 la loi relative au harcèlement sexuel est promulguée. Le texte en donne une nouvelle définition, établit des circonstances aggravantes et les sanctions associées.
2014 : Le 4 août 2014 est adoptée la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Le texte de cette loi a pour but de combattre les inégalités hommes-femmes dans les milieux professionnels, publics et privés. Il mentionne notamment la sanction en cas de non-respect de l’égalité professionnelle par l’interdiction d’accès à la commande publique (marchés publics, contrats de partenariat et délégations de service public). La loi supprime par ailleurs la notion de “détresse” dans les demandes d’IVG et la remplace par “qui ne veut pas poursuivre une grossesse”.
2016 : La loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel est adoptée. Elle permet l’accompagnement des personnes prostituées via la création du parcours de sortie de la prostitution, l’interdiction de l’achat d’un acte sexuel et l’abrogation du délit de racolage.
2018 : La loi contre le harcèlement de rue est votée et effective depuis le 1er août. Les outrages sexistes passibles d’une amende de 750 euros, ou 90 euros en paiement immédiat (3000 euros en cas de récidive). L’outrage sexiste est défini comme “le fait d’imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.”
La loi du pantalon – les droits des femmes
Vous avez sûrement eu vent de cette info qui a fait du bruit en janvier 2013 : c’est seulement depuis cette année là que les femmes peuvent officiellement porter… un pantalon ! Oui oui, vous avez bien lu; même si cette loi n’était bien entendu plus respecté depuis des décennies, elle était jusque là bien en vigueur dans les textes de loi ! En effet, celle-ci interdisait « le travestissement des femmes » depuis 1800. Si une femme souhaitait “s’habiller en homme”, elle devait se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l’autorisation. Cette interdiction a été partiellement levée en 1892 et 1909 : le port féminin du pantalon était autorisé seulemment « si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d’un cheval ». En fait, cette loi avait pour but essentiel de limiter l’accès des femmes à certaines fonctions.
C’est donc seulement le 31 janvier 2013 que cette loi a été officiellement rayé du code civil français.
En parlant de tenue vestimentaire, savez-vous que le code du travail permet à l’employeur d’imposer le port d’une jupe ? En effet, il est libre d’imposer le port d’un uniforme ou de vêtements de protection, ou d’une tenue propre, décente et correcte. Cela signifie effectivement qu’il peut exiger le port d’une jupe… pour une femme, puisque pour un homme ce serait jugé inapproprié !! Inégalités..?