Elle revient ! Colette se réincarne en ce début d’année 2019 le temps d’un film, sous les traits de l’actrice Keira Knightley. Et quel est le point commun entre Colette et My Dear Claude ? Le col Claudine bien sûr ! Eh oui vous l’aurez devinez, Colette, romancière effrontée des plus douées de sa génération a mis sur le devant de la scène le col Claudine. Retraçons ensemble l’histoire de sa tumultueuse vie.
Sidonie-Gabrielle Colette dit « Colette » nait le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye, de Adèle-Eugénie- Sidonie Landoy et Jules Joseph Colette, dont elle gardera le nom qui la rendra célèbre.
Enfant elle grandit dans un foyer aimant, dans une Bourgogne paisible, entourée de son frère et de sa sœur. Excellente élève, elle a étudié à l’école de Saint-sauveur, et prend vite goût à la lecture. En effet Gabrielle lit très tôt les grands classiques de la littérature, et son père lui donne des leçons de français et de style.
C’est durant son adolescence qu’elle rencontre Henry Gauthier-Villars appelé aussi Willy. A 20 ans elle se marie avec celui qui deviendra par la suite son mentor. Willy lui fit découvrir un Paris de mondanité, très bohème et initie Colette à l’écriture. Willy , auteur de romans populaires influent (qu’il fait écrire par ceux qu’il appelle des nègres) est l’un des propriétaires de la maison d’édition Gauthier-Villars situé quai des Grands-Augustins Willy et Colette s’installent donc au dernier étage de l’immeuble, et ce dernier introduit la jeune femme dans les cercles musicaux et littéraires parisiens. Gabrielle, fraîchement débarquée de sa Bourgogne natale fait sensation.
Willy découvre avec surprise les dons d’écriture de sa compagne : à sa demande, Colette se lance dans son premier ouvrage; le premier tome d’une série de roman de grande renommée : les Claudine. Le premier de la série, Claudine à l’école, retrace une partie des souvenirs d’enfance de Colette. Ce premier tome n’est étonnement pas signé de son nom, mais de celui de « Willy ». En effet, Willy utilisera Colette comme nègre littéraire, et la série des Claudine sera signée de son nom seul (sauf le dernier).
Colette écrira donc 4 tomes au totale des Claudine, où chaque tome à la particularité de faire allusion à une personne réellement existante dans son entourage : Claudine à l’école, Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s’en va. Claudine c’est le personnage d’une jolie petite fille, arborant un petit col Claudine, qui au fur et à mesure des tomes, grandit et expérimente les différentes étapes de la vie, d’abord celle d’une jeune fille, puis celle d’une femme.
Willy est un séducteur scandaleux; il a de nombreuses aventures, que Colette tolère. Couple “libre” (ou presque), Willy autorise sa femme à avoir des relations extra-conjugales, mais seulement si celles-ci sont homosexuelles.
Colette et Willy se sépareront et divorceront en 1910. Colette écrira et signera seule La retraite sentimentale, point final à la série des Claudine.
De 1906 à 1912, Colette fait carrière au music-hall afin de gagner sa vie. Elle y présente en tenue légère des pantomimes (jeu d’acteur sans parole) orientaux , très controversés. Elle fera une tournée parisienne (théâtre Marigny, au Moulin Rouge, au Bataclan) et se produira en province ; ce choix de carrière fut beaucoup critiqué de la part des mondains. S’ensuivent des années de libération morale où elle fréquente plusieurs femmes, notamment sa partenaire de scène en 1911 : Missy (Mathilde de Morny), fille du duc de Morny. Durant cette période, Colette ne perd pas de vu son premier amour : l’écriture. Sa vocation la poursuit, puisqu’elle publie notamment La Vagabonde, ou L’Envers du music-hall qui évoquent ces années.
Laissant sa carrière au musicale de côté, elle se remarie en 1912 avec Henry de Jouvenel, qui travaille au journal Le matin. Elle eu avec Henry son seul enfant, Colette Renée de Jouvenel et se consacra au journal, Le Matin dont elle deviendra directrice littéraire. Encore une fois, elle se fait tromper par son mari (décidément…) du coup, à quarante ans passés, elle entame une relation extra conjugale avec le fils de son époux, Bertrand de Jouvenel, qui n’a alors que seize ans ! On retrouve des inspirations de cette relation qui a duré 5 ans dans Le Blé en herbe. En 1923 Colette se sépare de Henry, puis finit son prochain ouvrage en signant pour la toute première fois avec son propre nom. Comme avec Willy dans Mes apprentissages, elle se venge d’Henry dans son roman Julie de Carneilhan.
En 1935, Colette se marie avec son 3éme époux rencontré 10 ans plus tôt, Maurice Goudeket. Elle retourne à son premier amour l’écriture, ce qui lui vaut en 1949, le titre de présidente de l’académie Goncourt. Elle devient également officier à la légion d’honneur.
Elle finit ses jours à Paris et décédera le 3 août 1954.
Sa réputation sulfureuse lui a valu un refus de la part de l’Église catholique pour être enterrée religieusement. La France, revanche, l’honore : Colette est la 2ème femme (la première fut Sarah Bernhardt en 1923) à laquelle la République ait accordé des obsèques nationales. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise (4ème division) à Paris, où sa fille repose à ses côtés.
Le col Comme Colette
Le col Claudine a donc été rendu mondialement célèbre par Colette; chez My dear Claude, on a voulu réinterpréter le col légendaire en proposant un col Comme Colette; dépêchez-vous si vous voulez avoir le votre !

